- affier
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I.⇒AFFIER1, verbe trans.I.— Vx, inus. Confier.— Forme pronom., dial. S'affier à qqn. Se confier à quelqu'un.Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, DG et J.-M. ROUGÉ, Le Folklore de la Touraine, 1943.II.— Vx. Assurer, certifier.Rem. Attesté ds BOISTE 1834, LAND. 1834, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, DG et QUILLET 1965. Il s'agit d'un mot de dict., qui n'a pas eu, dans les deux siècles ici considérés, d'autre vitalité que région.Prononc. — 1. Forme phon. — Dernière transcription ds DG :à-fyé, en vers -fi-é. 2. Dér. et composés : affiés subst. masc. plur. (cf. Lar. 20e). Cf. fier.Étymol. ET HIST. — 1. 1115 pronom. « se confier, mettre sa confiance dans » (Cambr. Ps., 61, 10 ds T.-L. : Ne voillez vus afïer en chalenge); part. passé adjectivé « id. » (ibid., 4, 6, ibid. : afïez en nostre seignur), qualifié d'ancien par DG; 2. 1131 ses covenz afier « donner sa parole » (Li Coronemens Looys, 2223, éd. Jonckbloet, ibid. : De la pucele vos a petit membré Cui vos avez voz covens afïez), qualifié de vieilli par DG; d'où 1155 afïer (qqn) « se fiancer avec (qqn) » (WACE, Brut, éd. Arnold, 1350 ds KELLER, Voc. Wace, 157 a : As tu ma fille refusee Que tu aveies afiee?).Du lat. vulg. affidare attesté seulement au Moy. Âge comme terme jur. : domaine angl. ca 1100 (LATHAM, Revised medieval Latin World-list, s.v.) domaine ital. ca 1105, DU CANGE s.v. affidati et NIERM., dans ce dernier au sens de « recevoir dans son patronage » terme jur. Attesté au XIIe s. au sens de « promettre fidélité » et « promettre sur sa foi » ds NIERM.; nombreuses attest. ds Mittellat. W. et DU CANGE post. au fr.BBG. — JAL 1848. — LE ROUX 1752. — THOMAS (A.). Étymologies françaises. Romania. 1900, t. 29, pp. 161-162.II.⇒AFFIER2, verbe trans.AGRIC. Multiplier des arbres par bouture :• Ce jardin est à moi, ouvrage de mes mains, que j'ai planté moi-même, affié, accoutré, depuis le temps que, pour ma vieillesse, je ne mène plus les bêtes aux champs.P.-L. COURIER (Besch. 1845).Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Nouv. Lar. ill., LITTRÉ, QUILLET 1965.— Dialectal♦ ,,Soigner, élever, acclimater. — C'est défunt mon père qu'a afié c'te vaigne là.`` (P. MARTELLIÈRE, Glossaire du Vendômois, 1893, p. 7); ,,(Vignes). Planter.`` (PLAIS.-CAILL. 1958).♦ ,,Labourer pour ensemencer.`` (J.-M. ROUGÉ, Le Folklore de la Tourraine, 1943); ,,Travailler la terre.`` (PLAIS.-CAILL. 1958).Étymol. ET HIST. — 1466 terme d'agric. « planter » (Ovide moralisé en prose, 366, éd. de Boer ds Romania, 77, p. 341 : ... en affiant arbres fruictiers; ibid., p. 367 : beaulx jardins qu'elle avoit si proprement affiez et ediffiez); 1690 « planter, provigner des arbres en sions, ou boutures dans un jardin » (FUR. s.v.).Du lat. aptificare attesté une 1re fois sous la forme aptificat ds Not. Tir., 32, 83 a, TLL s.v., 323, 70, puis en lat. médiév. au sens de « placer convenablement, préparer, rendre apte » (Mittellat. W. s.v., 825, 34-43).STAT. — Fréq. abs. litt. :5.BBG. — PLAIS.-CAILL. 1958. — PRÉV. 1755. — THOMAS (A.). Étymologies françaises. Romania 1900, t. 29, pp. 161-162.
Encyclopédie Universelle. 2012.